Les rémunérations des grands patrons sont devenues thème de campagne...
Quand on parle de rémunérations des dirigeants, cela prend en compte non seulement les salaires fixes de ces patrons, mais aussi et surtout toute la part variable (attributions d'options et d'actions, bonus et autres retraites complémentaires et indemnités de départ).
[A L’ASSEMBLÉE] : Extrait de la séance Deuxième séance du mercredi 14 décembre 2011
M. Jean-Paul Lecoq : Le constat s’impose en effet d’un décrochage – c’est le moins que l’on puisse dire – entre les rémunérations des dirigeants et cadres d’entreprise et celles de la grande majorité des salariés.
La rémunération moyenne des patrons du CAC 40 a progressé en quelques années dans des proportions inouïes : 4,7 millions d’euros par an aujourd’hui contre 588 000 euros en 1998. Est en cause, nous le savons, la part croissante des rémunérations variables.
Prenons quelques exemples parmi les dirigeants des grandes banques. François Pérol, président du groupe Banque populaire-Caisse d’épargne a empoché cette année 1,6 million d’euros, soit deux fois son salaire fixe ; Jean-Paul Chifflet, directeur général du Crédit agricole, 1,7 million d’euros, soit 20 % de plus que son salaire fixe ; Frédéric Oudéa, PDG de la Société générale, 4,1 millions d’euros, soit cinq fois son salaire fixe. La palme revient à Baudouin Prot, directeur général de BNP Paribas, qui s’est vu attribuer cette année un bonus de 5 millions d’euros, portant sa rémunération totale à 6,2 millions d’euros, soit – tenez-vous bien – près de quatre siècles de SMIC.
Nous tenons donc à la présente mesure de taxation des indemnités de départ, qui relèvent de la même logique et du même cynisme.