"Pentagone français" ou les partenariats public-privé : "machine à goinfrer les Bouygues"

La mairie de Paris attaque en justice le permis de construire du fameux "Pentagone Français" prévu à Balard dans le XVe arrondissement, au motif que ce projet l'empêche de construire des logements sociaux, un nouvel épisode de friction entre le maire PS et l'Etat.

Pour rappel, Bouygues avait perdu son procès en diffamation contre le Canard enchaîné intenté après un article sur l'affaire de corruption présumée entourant le contrat du «Pentagone français», a indiqué l'avocat de l'hebdomadaire satirique.

Début décembre, le Canard enchaîné avait rapporté qu'une information judiciaire pour corruption et favoritisme avait été ouverte sur les conditions d'attribution du contrat de construction du futur ministère de la Défense à Paris, visant les conditions d'attribution de ce chantier d'un coût total de 3,5 milliards d'euros.

[A L’ASSEMBLÉE NATIONALE] : Extrait de la Deuxième séance du jeudi 2 février 2012

M. Roland Muzeau : Les députés du Front de gauche et ultramarins ont pris l’initiative du présent débat sur les partenariats public-privé dans le cadre de cette semaine de contrôle de l’action du Gouvernement. Ce nouveau type de contrat administratif permet aux pouvoirs publics de confier à des sociétés privées une activité globale de financement, de conception, de construction, d’entretien, de maintenance, d’exploitation, de gestion de projets étatiques, d’ouvrages ou d’équipements nécessaires au service public.

[...] Le résultat nous le connaissons : 2011 sera une année record. Le marché français des PPP s’est hissé au tout premier rang européen, se félicite François Bergère, directeur de la mission d’appui aux PPP, la MAPPP. Selon la banque d’investissement de l’Union européenne, la France totaliserait près de 70 % des PPP signés en Europe.

Dans le même temps, la réalité de vos échecs scandaleux en la matière, les dangers résultant de cette gabegie financière commencent à s’imposer. Pour le zoo de Vincennes, le muséum devra verser des loyers de 12,25 millions d’euros chaque année, plus de 306 millions d’euros sur vingt-cinq ans, soit plus de deux fois l’investissement total.

Pour le fameux pentagone à la française dont le coût est évalué à 745 millions d’euros, la charge financière de l’État s’élèvera à plus de 3,5 milliards d’euros en vingt-sept ans. Des voix de plus en plus nombreuses dénoncent cette myopie coûteuse de l’État, la bombe à retardement des PPP, cette machine à masquer la dette et à goinfrer les Bouygues, Eiffage et autres.

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