Sarkozy, président sortant de l'UMP est en campagne...

Alors qu’il n’a pas encore annoncé sa candidature à la présidentielle, Nicolas Sarkozy est accusé de profiter des privilèges de son statut de président pour faire campagne. Le PS crée un observatoire pour ausculter les dépenses du chef de l’État.

[A L'ASSEMBLEE] : Extrait de la Séance du 19 Décembre 2012.

M. René Dosière : La deuxième insuffisance qualitative de ce texte concerne les dépenses du Président sortant qui n’est toujours pas candidat.

J’évoquerai d’abord, les sondages. On le sait, l’Élysée est un grand amateur de sondages. Les rapports de la Cour des comptes et les travaux de notre collègue Jean-Pierre Brard l’ont montré.

Si j’évoque les travaux de M. Brard sur le service d’information du Gouvernement, c’est que l’on sait, d’après un rapport de la Cour des comptes, qu’entre le SIG et l’Élysée, il existe une certaine porosité : quand l’un diminue ses sondages, l’autre les augmente.

M. Jean-Pierre Brard : C’est un principe de physique !

M. René Dosière : Quoi qu’il en soit, des sondages sont réalisés et, par définition, ils ont pour objet d’essayer de mesurer les thèmes sensibles dans l’opinion. Autrement dit, ils contribuent très largement à définir un programme.

[ ... ] Je souhaite que la Présidence de la République puisse, comme elle l’a fait par le passé, rendre publique la liste des sondages réalisés durant l’année 2011, de manière à permettre de vérifier si ces dépenses ont vocation à définir ou améliorer un éventuel programme électoral.

M. Jean-Pierre Brard : Nous sommes à la veille de Noël : tous les vœux sont permis !

M. René Dosière : [ ... ] Une autre insuffisance qualitative, un autre sujet absent de ce texte, concerne les déplacements du Président qui n’est pas encore candidat.

En dehors de l’intéressé, personne ne nie la teinte électoraliste de ces déplacements, pas même la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques,  [ ... ] D’ailleurs, plusieurs éléments plaident en faveur du caractère assez électoraliste de ces déplacements. J’en indiquerai trois.

D’abord, le rythme des déplacements [ ... ] Durant les trois premières années de la présidence, la moyenne était d’environ cinquante déplacements par an. Or, en 2011, le rythme est de l’ordre de soixante-dix déplacements. [ ... ] Sans cela, pourquoi, brusquement, à la veille des élections présidentielles, le Président, qui n’est pas candidat, déciderait-il d’accentuer ce rythme ?

[ ... ] Le second élément électoraliste à prendre en compte est le choix des déplacements et leur organisation. Les populations concernées sont ciblées : ce sont souvent des ruraux, des seniors ou des ouvriers, dont il faut essayer de récupérer les voix.

On note également que les invités sont triés sur le volet. Ce sont généralement des sympathisants de l’UMP qui reçoivent des invitations, voire des rappels téléphoniques de la préfecture. Les opposants sont, quant à eux, tenus très à l’écart et ils n’ont guère la possibilité de s’approcher. Tout cela se passe en famille. Parfois, il semble même que ce n’est plus le Président de la République qui se déplace mais le chef de l’UMP. Certes, c’est un peu la même chose, puisque tout ce qui concerne l’UMP se décide à l’Elysée, au cours de petits-déjeuners, de déjeuners ou de dîners. Là aussi, la connotation électoraliste de ces déplacements est évidente.

Enfin, troisième élément, l’analyse de certains discours fait apparaître leur connotation électoraliste évidente. Je pense notamment au discours du Tricastin, véritable caricature des propositions de François Hollande sur le nucléaire.

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