Forage Shell : Quand le gouvernement parle déjà d"Exploitation"

L'"affaire" de la suspension des forages de Shell au large de la Guyane aura duré une semaine. Et aura fait une victime : Nicole Bricq : la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie est mutée au ministère du commerce extérieur.

Shell vient de débuter l'exploration et déjà le gouvernement parle de son exploitation.

Selon les chiffres de Shell, l'exploitation du bassin pétrolier guyanais, à 6 000 mètres de profondeur, pourrait produire 300 millions de barils. Le coût du projet, de l'exploration à l'exploitation, a été évalué entre 5 et 10 milliards de dollars. Et en cas d'exploitation, si les premiers sondages révèlent un gisement de bonne qualité, les retombées pour le DOM ne sont guère négligeables : plus de 1 000 emplois et une taxe de 12 % sur la production répartie à part égale entre la région et l'Etat, votée fin 2011 par l'Assemblée nationale.


Mais quid des conséquences sur l’écologie et l’environnement marin ?
"Le gouvernement est passé à côté d'une décision courageuse, surtout au moment du sommet Rio + 20", déplore Christian Roudgé, le coordinateur de la fédération Guyane Nature Environnement.
"Nous avions identifié plusieurs faiblesses dans le dossier, dont l'absence d'étude d'impact, la superposition de l'exploration avec la période de plus grande présence des cétacés en mer, et l'utilisation d'un procédé de forage polluant - des boues avec des huiles de synthèse - interdit par le Code de l'environnement", résume-t-il, se réservant la possibilité d'attaquer les arrêtés préfectoraux au tribunal administratif.


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