Mamie Bettancourt et la brioche, Pécresse et l'anesthésiste

[A L'ASSEMBLEE] : Séance du mercredi 30 Juin. Jean Pierre Brard en pleine forme !...

...EXTRAIT...

M. Jean-Pierre Brard : Quand je serai président de l’Assemblée nationale, comme vous.

M. le président : Pas de précipitation, monsieur Brard ! (Sourires.)

M. Jean-Pierre Brard : La TVA est l’impôt le plus injuste. Les gens normaux mangent une baguette de pain par jour et acquittent actuellement sur celle-ci un taux de TVA de 5,5 %. Les gens très riches, qui ont des millions d’euros et non mille euros – mamie Bettencourt par exemple – ne consomment pas 10 000 baguettes par jour à proportion de leurs revenus.

Plusieurs députés du groupe SRC : Elle mange de la brioche !

M. Jean-Pierre Brard : Comme aurait dit Marie-Antoinette, et de la brioche de luxe ! Qui, finalement, paie le plus d’impôts eu égard à ses revenus ? C’est le pauvre ! [...]

Vous avez refusé tout à l’heure que les gens riches qui fréquentent les hôtels de luxe et paient leur chambre 1 000 euros s’acquittent d’une taxe supplémentaire de 20 euros.

L’aumône ! Je suis sûr que lorsqu’ils vont à la messe, le dimanche matin, ils donnent volontairement plus à la quête. Vous refusez cela, vous avantagez les riches et en même temps vous dites – cela ne vous ressemble pas, car c’est hypocrite ! – : « On instaure un nouveau taux réduit de TVA ».

Lorsque les gens entendent cela, ils pensent que pour une fois ce Gouvernement, qui nous passe à l’essoreuse du matin au soir, prend une bonne mesure. Hypocrisie ! En réalité, on passe de 5,5 % à 7 %. Si vous faites le calcul, cela représente une augmentation de la fiscalité – vous n’en avez pas parlé, madame la ministre, depuis le début du débat – de 27 %. Voilà encore de la pédagogie, à partir d’une règle de trois : c’est du niveau du CM2.

[...] Madame Pécresse, vous auriez pu être anesthésiste. (Sourires.)

Mme Valérie Pécresse, ministre : C’est un beau métier !

M. Jean-Pierre Brard : Vous dites aux Français : « Dormez ! Je le veux ! » Mais vous oubliez le mode d’emploi pour les réveiller. Notre rôle est donc de les garder éveillés.

Vous taxez les livres, le bâtiment, cela a été rappelé. Vous maniez à merveille les fameux « éléments de langage » élaborés dans la cellule secrète auprès du M. le Président de la République qu’anime M. Buisson, qui était, il faut le rappeler, l’ancien directeur du journal Minute. Avec des gens comme ceux-là, des idées extrémistes poussent à une fiscalité extrémiste.

M. le président : Puisque vous voulez être pédagogue, je ne suis pas très sûr que l’émir du Qatar, que vous évoquiez tout à l’heure à propos des hôtels, aille souvent à la messe le dimanche, serait-ce pour donner vingt euros à la quête...

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