Dix-huit associations et syndicats s'opposent, dans un communiqué commun, au projet de loi sur l'exécution des peines, qui prévoit notamment la construction de plus de 20 000 places de prison pour porter leur total à 80 000, et dont la discussion a débuté mardi soir à l'Assemblée.
Ce projet d'accroissement du parc carcéral «est un non-sens humain, économique et juridique», écrivent les signataires: incarcérer massivement, y compris des personnes condamnées à de courtes peines c'est favoriser la récidive en rompant les liens sociaux !
Extrait de la Deuxième séance du mardi 10 janvier 2012
M. Jean-Paul Garraud, rapporteur : Nous sommes aussi là pour humaniser les prisons. Reconnaissez tout de même que l’univers carcéral a connu de grandes améliorations depuis dix ans.
M. Jean Mallot : Il y a désormais la photo du garde des sceaux dans toutes les cellules ! (Sourires.)[ ... ]M. Michel Mercier, garde des sceaux : Aujourd’hui, comme vous l’avez souligné, monsieur Raimbourg, il existe à peu près 56 000 places de prison…M. Jean Mallot : Comment ça : « à peu près » ? Vous ne connaissez pas le chiffre exact ?M. Michel Mercier : Toutes ne sont pas dignes : certaines doivent être transformées ou détruites. Or il y a 65 000 personnes emprisonnées.[ ... ] Mais il faut que les décisions soient respectées. On ne peut pas à longueur de temps proclamer que les juges font leur métier et ne pas leur permettre de le faire ! Respecter les magistrats, respecter leur indépendance, c’est aussi faire exécuter leurs décisions.M. Jean-Jacques Urvoas : Respecter les magistrats ? Vous vous moquez de nous !M. Michel Mercier : C’est ce que fait en permanence le Gouvernement, monsieur Urvoas ! Les magistrats sont respectés par ce Gouvernement comme ils ne l’avaient jamais été.M. Jean-Jacques Urvoas : Certainement pas ! Lisez donc leurs pétitions !M. Michel Mercier : Je les lis toutes, et je lis même celles que vous écrivez vous-même !M. Jean Mallot : Il ne faut pas seulement les lire... Enfin, apparemment, le garde des sceaux sait lire. C’est déjà ça. (Sourires.)
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