Pour un "Lejaby", combien de "Celanese de Pardies" ??...

Les "Lejaby" ont un repreneur. 

A quelques semaines de l'élection présidentielle, c'est une bonne nouvelle. Et Sarkozy n'y est pas pour rien. Il a décroché lui-même son téléphone pour convaincre son ami Bernard Arnault, patron de LVMH, qui a lui même convaincu un sous-traitant local de reprendre l'affaire.

Dommage pour Molex, Fralib, SeaFrance,Valéo, Fulmen et toutes les autres entreprises qui ont licencié..

[A L’ASSEMBLÉE] : Extrait de la Deuxième séance du jeudi 2 février 2012

M. David Habib : Cette proposition de résolution peut se concevoir comme l’un des éléments de la « seconde chance » de la politique menée par M. Sarkozy, par le biais d’une justification de la forte désindustrialisation à laquelle nous avons assisté au cours des cinq dernières années. Le commerce extérieur s’est soldé par 8 milliards d’euros d’excédent en 2002, 14 milliards d’euros de déficit en 2007 et 75 milliards d’euros de déficit fin 2011, alors que – je le rappelle, même si l’évocation de ce chiffre nous fait tous souffrir – la balance commerciale de l’Allemagne est excédentaire de 150 milliards d’euros.

Pour ce qui est de l’emploi industriel, nous avons perdu 750 000 emplois depuis 2002 – 350 000 depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Élysée en 2007.

M. François Brottes : Et même 450 000 !

M. David Habib : Par ailleurs, 900 usines ont été fermées en trois ans, dont 400 en 2009 et 200 en 2011. La baisse de l’attractivité française se mesure aussi par le montant des investissements directs étrangers en France, qui ont baissé de 12 % en deux ans.

[...] Je conclurai en évoquant un dossier dont ni vous, monsieur Estrosi, ni vous, monsieur le ministre, n’avez eu à connaître. Je veux parler de l’usine Celanese de Pardies, dans les Pyrénées-Atlantiques, la seule usine d’Europe à fabriquer de l’acide acétique. Il y a cinq ans, cette usine qui gagnait beaucoup d’argent a été vendue à un groupe américain.
Ce groupe américain a, durant cinq ans, développé l’outil de production afin de gagner des parts de marché. Pris comme référence dans le monde entier, l’établissement a distribué des bénéfices d’un montant significatif à ses salariés, quelques mois seulement avant sa fermeture par le groupe propriétaire – qui s’est empressé d’ouvrir de nouvelles unités en Chine et en Arabie Saoudite. À l’époque, M. Wauquiez s’était rendu sur le site de Pradies pour tenir des propos rassurants, comme il le fait actuellement sur le site de l’usine Lejaby : selon lui, le Gouvernement devait tout arranger.
Mme Buffet avait même reçu une lettre de Nicolas Sarkozy, qu’elle m’a communiquée et dont je vous lis un extrait : « Je suis très attentif au devenir du site, dont je connais l’importance pour le tissu industriel et l’emploi. Il me paraît essentiel de convaincre la direction américaine du groupe Celanese de travailler sur une solution de cession plutôt que de fermeture de ce site. J’ai demandé à Christine Lagarde et à Luc Chatel d’agir en ce sens. »

Trois ans plus tard, nous avons pour spectacle une usine démolie, sans que l’État ait fait le moindre geste pour la sauver...


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