« C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches » !

Le médiateur de l'énergie, Denis Merville, apporte une précision: 3 800 000 personnes sont en situation de précarité énergétique aujourd'hui en France. C'est à dire qu'elles dépensent plus de 10% de leurs revenus pour payer leurs factures d'électricité, de gaz, de fuel domestique...Ce sont bien-sûr des familles monoparentales, des retraités surendettés mais la médiation de l'énergie voit aussi apparaître de nouvelles victimes: les salariés victimes de licenciements économiques.

[A L'ASSEMBLEE] : Extrait de la Première séance du mardi 7 février 2012

M. Jean-Jacques Candelier : Monsieur le Premier ministre, « si je suis élu, d’ici deux ans, il n’y aura plus un seul SDF dans la rue », promettait Nicolas Sarkozy.

M. Jean-Louis Gagnaire : On voit le résultat !

M. Jean-Jacques Candelier : Alors que le froid touche la France, les sans-abris ont toujours plus de mal à dormir au chaud. Parce que leur salaire ne leur permet pas d’assumer le loyer, des travailleurs pauvres grelottent la nuit dans leur voiture. Ceux qui claquent des dents ont parfois un toit sur la tête, mais vivent dans le noir faute de pouvoir régler la facture d’électricité.
On recense plus de 8 millions de pauvres et la précarité énergétique touche près de 4 millions de ménages.

Comme l’a bien dit notre collègue Roland Muzeau, citant Victor Hugo, « c’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches » ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Des coffres-forts débordent et continuent de se remplir ! Les patrons du CAC40 ont vu leurs salaires augmenter de 34 % depuis 2006. Ils gagnent en moyenne, 1,26 million d’euros par an, sans compter les substantiels bonus. En trente ans, la rémunération des actionnaires est passée de 5 à 25 % des richesses produites par les salariés.

Avec la TVA antisociale, vous voulez offrir au patronat une ristourne sur les cotisations sociales, que les ménages, notamment les plus pauvres, devront acquitter.

La France est malade du creusement des inégalités et ceux qui prétendent, comme M. Guéant, donner au monde des leçons de civilisation feraient bien de réfléchir. Réduire la protection sociale, qu’il s’agisse de la retraite ou de l’accès aux soins, faire de la précarité un modèle, détricoter le code du travail, privatiser un à un les services publics, ériger la rentabilité et la compétitivité en système, cela s’appelle un recul de civilisation !

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