"Assommons les pauvres et insultons-les : est-ce là votre credo ?"

Le nouveau Sénat de gauche a adopté mardi par 175 voix contre 168 le projet de loi de Finances pour 2012 qu'il a transformé, dit-il, en projet de gauche à quelques mois de la présidentielle pour montrer qu'"on peut faire autrement" en période de crise.
Fait inédit, mais logique compte tenu du basculement à gauche du Sénat en septembre, la droite UMP et centriste a voté contre un projet de budget totalement remanié et approuvé seulement par la majorité sénatoriale.

[AU SENAT] : Séance du 06 Décembre 2011.

...EXTRAIT...
Mme Nicole Bricq : [... ] Reste que nous avons envoyé un message au Gouvernement : il y a une alternative à la politique qu'il présente comme seule possible ; nous avons mis en évidence le décalage permanent de son discours avec ses actes.
Alors qu'il ne cesse de clamer qu'une maîtrise des dépenses est indispensable, la dérive a été, depuis 2010, de 43 milliards. Il repousse les véritables efforts à l'après-présidentielles [ ... ]

M. Thierry Foucaud : À la différence de M. Marini, je voterai le texte. « La France vit au-dessus de ses moyens », avait dit Mme la ministre. Nous serions des cigales inconscientes qui auraient dépensé sans compter. J'invite les ministres à se rendre à Pôle emploi, aux urgences des hôpitaux ou aux Restos du coeur, dont la fréquentation a augmenté de 25 %.
Essayez de tenir ce « langage de vérité » aux 4 millions de chômeurs, aux 9 millions de travailleurs pauvres, aux 8 millions de personnes sous le seuil de pauvreté.

Gardons à l'esprit cette réalité. « Assommons les pauvres » et insultons-les : est-ce là votre credo ? Et faut-il, de surcroît, les culpabiliser ? Nous ne l'accepterons jamais
.

Cela fait dix ans que la droite gère ce pays et que se creusent les inégalités. Les 10 % les plus riches possèdent 50 % du patrimoine.


La réforme de l'impôt sur la fortune (ISF) que nous avons votée est juste. Arrêtons les cadeaux fiscaux aux plus riches.

Le projet de loi de finances pour 2012 réduisait les dépenses publiques et faisait payer les plus pauvres. La nouvelle majorité sénatoriale a voulu remettre les choses à l'endroit. Le rendement de l'impôt sur les sociétés a progressé de 20 milliards, celui de l'ISF de 2 milliards.

[ ... ] Loin de la politique du Gouvernement qui veut réduire les dépenses -voyez comme M. Chatel dénigre l'éducation nationale- nous avons voté contre les budgets de diverses missions pour marquer notre désaccord, notamment pour la justice, l'enseignement scolaire, l'emploi. Nous ne croyons pas au dogme du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, ni à votre politique punitive, ou à votre assistanat sous conditions.

Je tiens à dire merci aux fonctionnaires du Sénat et à nos assistants et collaborateurs pour leur disponibilité et à dire mon mépris pour les lobbyistes.


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